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La galerie émergente

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Un détail, une œuvre | Deux curieux de Dirat

LE SUJET DE LA PEINTURE OU LA PEINTURE COMME SUJET

Tous les quinze jours, La Galerie Émergente vous propose de repérer un détail d’une œuvre et d’observer son rapport à l’ensemble, ce qu’il apporte à la composition, ce qui le rend absolument nécessaire, même s’il ne vous a pas sauté aux yeux lors du premier regard !

Difficile d’isoler un détail dans les toiles de Dirat, tant chaque élément de la composition participe de l’ensemble (signe d’une composition efficace s’il en est) !

Dans sa série des plages, chaque toile se concentre sur une scène, en minimalise les décors, ou fond ce qui constitue ces derniers dans le paysage – sable et mer. Sa texture particulière, duveteuse et floue, propose à l’œil un tableau d’une extrême cohérence, où rien ne vient heurter le regard qui peut se perdre sur la surface colorée…

Pourtant, cet œil ne peut que s’attarder sur la singularité de son style, et finalement, accrocher un espace qui questionne plus qu’un autre, qui fait basculer le spectateur attentif de l’admiration à la réflexion. Exemple avec « la tête de l’homme à la moustache » dans l’œuvre Deux curieux.

Deux-curieux-détail

Tout ce qu’un effet de flou peut nous raconter…

Ce détail concentre la particularité de la série des plages de Dirat :

Un sujet anodin (ici le visage d’un homme ordinaire), un dessin qui allonge les formes et les floutent, et un coloris parfaitement contrôlé et très subtil (une belle maitrise du medium, la peinture à l’huile, et de sa caractéristique à permettre un jeu de transparence) ; ce qu’on pourrait appeler en terme technique « un beau morceau de peinture ».

Mais si ce détail retient particulièrement notre attention, c’est parce qu’il pousse à l’extrême cette marque de fabrique de l’artiste qui consiste à rendre les contours flous, à travailler la peinture et ses glacis* pour donner une impression veloutée, cotonneuse…

Si l’on retrouve cette pratique dans toutes les toiles de Dirat, elle se fait d’ordinaire plus discrète. Ici, elle est rendue évidente par le glacis qui reprend tout le côté gauche du visage de l’homme en le décalant sur le bleu du ciel.

Ce qui rend si intéressant cet effet, simple mais étonnant, c’est tout ce qu’il raconte du sujet de cette toile : deux curieux sur une plage en plein été, en train de regarder quelque chose – le peintre au moment où elle capture cette scène, vraisemblablement, mais aussi le spectateur qui regarde l’œuvre, a posteriori…

* Le glacis est une technique de la peinture à l’huile consistant à poser, sur une couche déjà sèche, une fine couche colorée transparente et lisse.

La-Galerie-Emergente-Dirat-deuxcurieux

Ce flou, c’est à la fois la chaleur estivale qui s’installe dans notre perception visuelle et qui brouille les contours de toute chose qui dore sous un soleil de plomb ;

C’est le regard qui se voile de langueur, allongé sur une serviette de plage, à contempler l’horizon infini de la mer ou de l’océan ;

C’est l’œil attentif de l’artiste, qui s’use dans un va et vient de la toile à son sujet, et que regarde à leur tour les deux curieux attirés par son travail en plein air, inversant le rapport regardant/regardé et rendant présente l’absente de cette composition : l’artiste en train de peindre le sujet que nous regardons.

C’est aussi, finalement, la grande originalité de Dirat : un certain discours sur la peinture, qui n’est pas juste un medium lui permettant de retranscrire un sujet, mais un personnage à part entière de l’œuvre, et un espace de dialogue entre ceux qui sont représentés, l’artiste qui les représente et le spectateur qui en observe l’image.

La peinture, espace de rêve coloré créé pour nous par l’artiste

Certes, Dirat jette son dévolu sur des sujets anodins : deux hommes ordinaires, voir un tantinet grotesques, des transats et des parasols en arrière-plan… Ce ne sont pas les éléments de la composition en eux-mêmes qui font de Deux curieux une œuvre magnifique !

C’est précisément l’apport de l’artiste – sa façon de s’approprier les formes et les couleurs d’une scène familière, et de parvenir par sa maîtrise de la peinture à l’huile et son utilisation virtuose de ses caractéristiques à nous faire sentir le caractère vivant de son sujet et la beauté de son geste – qui érige un sujet un peu trivial de carte postale en véritable œuvre d’art.

Par son traitement particulier des corps et des visages, de la couleur et de la texture, Dirat nous empêche d’oublier que nous ne regardons pas deux curieux sur une plage, mais bien la peinture de deux curieux sur une plage.

De l’un à l’autre, sont présents des choix, une technique, des pigments et des pinceaux, des gestes et du temps, le regard de l’artiste sur le monde et celui du spectateur sur l’œuvre…

Toute une histoire, en sommes, qui se tisse entre des êtres vivants autour de la réalisation d’une œuvre d’art, bien au-delà du regard indiscret de deux hommes sur une plage, un été.

Envie d’en savoir plus sur Dirat et sa série des plages à la fois étrange et familière ?

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Catégorie(s) : Un détail, une oeuvre

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