• Aller à la navigation principale
  • Aller au contenu principal
  • Aller au pied de page
  • Ma wishlist
  • Mon compte
  • Facebook
  • Instagram
  • Pinterest

La galerie émergente

  • Accueil
  • Artistes
  • Oeuvres
  • Blog
  • A propos
  • Contact

Un détail, une œuvre | Aedan de Diane Painson

UNE POINTE DE COULEUR POUR DONNER VIE AUX FORMES

Tous les quinze jours, La Galerie Émergente vous propose de repérer un détail d’une œuvre et d’observer son rapport à l’ensemble, ce qu’il apporte à la composition, ce qui le rend absolument nécessaire, même s’il ne vous a pas sauté aux yeux lors du premier regard !

Cette semaine, on observe comment une simple petite goutte de couleur peut animer la matière et donner vie à un regard avec l’œuvre Aedan, buste en céramique sculpté par l’artiste Diane Painson.

La-Galerie-Emergente-DianePainson-Aedan

Quelle est la recette d’un air expressif ? Qu’ajouter au regard blanc et vide des statues classiques pour que soudain, il s’illumine, devienne joyeux ou bien s’attriste, rende un visage pensif, moqueur, ou inquiet ?

Diane Painson nous propose une réponse à ces questions avec son Aedan, au regard profond et vif.

Si la plupart de ses bustes en céramique présentent de magnifiques éléments décoratifs tracés au Posca après cuisson, et contribuant à l’histoire que semble renfermer chaque personnage né de son imagination et du moulage de ses mains, Aedan n’en comporte aucun.

D’un gris scintillant, se déclinant subtilement de l’anthracite à l’argenté, il présente une carnation monochrome que rien ne vient animer. Rien, si ce n’est les formes acérées de son visage, les courbes abruptes dessinant ses arcades sourcilières, ses pommettes, sa bouche, ses oreilles et sa chevelure.

Une économie de couleur et de motifs qui révèle la puissance de la matière façonnée par l’artiste. Une évidence, dès lors qu’on voit pour la première fois ce visage intriguant.

Pourtant, un autre élément contribue à nous rendre si vivant ce personnage : son regard.

Si Aedan capte notre regard et le retient, c’est grâce à cette « fenêtre de l’âme », qui nous donne l’impression qu’une âme se cache derrière ces traits si modelés.

Comment l’artiste s’y prend-elle ? Si l’on s’approche, on découvre un œil rond, à l’iris gris foncé, cerclé du même noir que la pupille, et rehaussé d’une petite goutte de blanc. Simple, mais redoutablement efficace !

Car si vous ôtez ce minuscule point blanc, ce détail infime, vous éteignez le regard d’Aedan, vous endormez son visage entier. Cette goutte de couleur, c’est là que réside toute la magie !

C’est elle qui donne sa force à l’ensemble, qui fait vibrer tout ce gris, qui concentre notre regard à nous sur son regard à lui, qui nous le rend présent.

La-Galerie-Emergente-DianePainson-Aedan-extrait2

Vous ne croyez pas possible qu’une seule petite pointe de couleur puisse influencer à ce point l’ensemble ?

Voyez donc par vous-même comme la disparition de ce reflet blanc éteint l’expression d’Aedan :

Diane Painson construit ses « portraits » comme des contes. Derrière chaque buste et chaque prénom, on se demande quelle histoire se raconte…

À l’occasion de cet article, Diane nous révèle celle d’Aedan :

Dans les eaux froides d’Irlande est né Aedan, une force tranquille cherchant la sérénité des eaux profondes. Humanoïde né des légendes d’un monde endormi où seul le silence gronde.

On dit qu’il est né d’un mariage étrange entre une merrow * et une plante aquatique, ayant pour bienfait de guérir toutes les blessures. On connaît sa couleur argentée, bien que personne ne l’ait jamais vue, elle est un mythe oublié, nourrissant l’histoire d’Aedan.

La légende raconte qu’il naquit dans l’océan atlantique mais qu’il migra vers la mer d’Irlande pour y trouver sa mère. Elle seule pouvait briser sa malédiction, dont elle était l’auteure.

Abandonné dès sa naissance Aedan fut élevé par la flore, pour être celui qui pourrait comprendre et aider les peuples des Eaux et de la Terre. Il avait la faculté de respirer dans les deux mondes, celui des flots et celui du feu et du vent. Mais au terme de sa dixième année, un murmure vint glacer son avenir. Il était raconté que sa mère l’avait maudit, rejetant ce qu’il était. Elle prédit que son corps ne pourrait plus supporter l’air et le vent, quand son cœur aimerait un Être fait de chair et de sang.

Alors lorsqu’il rencontra Nouli sur la plage de Keem**, il sut qu’il ne pourrait l’approcher trop longtemps, au risque de ne plus pouvoir entendre sa voix. Il décida donc de retrouver la détentrice de son sort. Après des mois de recherche, il comprit qu’il ne la retrouverait pas.

Il décida malgré tout de retourner où vivait désormais Nouli. Il ne fallut qu’une journée à Aedan pour comprendre qu’il avait eu raison deux fois. Son cœur était tombé dans les bras de Nouli et plus jamais ils ne se reverraient. Mais il comprit aussi que cette journée serait la plus précieuse de son existence et qu’il ne regretterait jamais ce choix.

Son cœur ne put guérir malgré le poids des années. Et comme l’avait prévu la flore, il fut le gardien des eaux profondes, qui étaient désormais son seul monde.

On raconte qu’aujourd’hui encore tous les ans, à la même date, on entend jusqu’à la rive de Keem des murmures dans les vagues chantant… « Nouli ».

*sirène gaélique annonciatrice de malheurs
**Plage d’Irlande sur l’île d’Achill

Envie d’en savoir plus sur Diane Painson et ses sculptures ?

Visitez la page de l'artiste !
Lisez le portrait de l'artiste sur le Blog de la Galerie
Partagez
Enregistrer
Partagez
Tweetez
0 Partages

Catégorie(s) : Un détail, une oeuvre

Interactions du lecteur

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CGU

© La Galerie Émergente. Tous droits réservés.

Identité visuelle, webdesign & développement : Johanne (webarcana.fr)