
L’art-thérapie est une pratique qui se développe de plus en plus en France, mais qui reste encore largement méconnue. Nous avions donc envie de vous en parler ! Pour cela, nous avons choisi d’aller chercher les informations à la source. Nous avons interrogé une art-thérapeute, Catherine Ranval Dario, afin qu’elle nous fasse découvrir son métier et nous confirme ce que nous soupçonnions déjà : l’art est un outil puissant lorsqu’il s’agit de métamorphoser la vie !
Mais avant de vous rendre compte de notre entretien avec Catherine Ranval Dario, une petite définition s’impose pour ceux qui entendent parler d’art-thérapie pour la première fois.
« L’art-thérapie accompagne des personnes de tous âges en utilisant le processus de création à des fins thérapeutiques. Il conceptualise et met en œuvre des activités artistiques pour des personnes et/ou des groupes, afin de les guider vers un mieux-être et une meilleure connaissance d’elles-mêmes, de manière ludique et en intervenant le moins possible. Il encourage, stimule les capacités créatrices et contribue à l’évaluation des possibles de l’individu. L’art-thérapeute tient compte des diagnostics établis au préalable, il est un des acteurs du projet éducatif, pédagogique, thérapeutique ou médical des institutions ou de la prise en charge du patient en cabinet individuel. » FFAT mars 2010 (Fédération Française des Art-Thérapeutes).
Vous ne voyez pas bien de quoi il s’agit ? Catherine Ranval Dario Art-thérapeute pour adultes et enfants, vous éclaire sur la question. Pour illustrer ses réponses elle se concentre dans notre entretien sur sa pratique auprès des enfants.

Catherine, tu exerces la profession d’art-thérapeute à Paris depuis 2014. Qu’est-ce qui t’a motivé à choisir cette voie ?
J’exerçais alors la profession de graphothérapeute et je me sentais limitée dans mon approche des patients. Le graphothérapie va permettre de rééduquer le graphisme (permettre par exemple à une personne de communiquer plus lisiblement, assouplir un geste contraint et le libérer…), mais ne permet pas de faire évoluer le symptôme sous-jacent et d’apporter un soulagement réel, dans certains cas plus complexes, au patient.
Sous un graphisme perturbé il y a très souvent une problématique personnelle.
Les études d’art thérapie que j’ai entreprises me permettaient d’aborder la psychologie, d’aller plus loin, et d’aller au-delà du dysfonctionnement de la trace écrite qui n’est que la conséquence de quelque chose de plus global.
Quelle est ta définition de l’art-thérapie ?
L’art-thérapeute permet au patient de travailler sur lui autrement que lors d’une psychothérapie classique. Le médium artistique (peinture, sculpture, modelage, écriture d’un scénario, d’un roman, théâtre….) permet de faire un pas de côté, d’éviter la relation frontale du face à face thérapeutique, lequel se heurte souvent aux réticences plus ou moins conscientes du patient.
Qui fait appel à toi ?
Des personnes de tous les âges en souffrance psychique ou qui recherchent un développement personnel, ou portent un intérêt pour la créativité.
Je reçois des enfants qui sont envoyés par des pédopsychiatres. La motivation de ces professionnels ne passe pas nécessairement par une mise en avant de l’univers créatif de l’enfant, ce qui me semble dommage. Je vais rencontrer dans ce cadre des enfants qui présentent un trouble du comportement, des difficultés d’apprentissage ; je ne peux pas citer toutes les pathologies rencontrées car elles sont multiples.
J’aurais juste envie d’ajouter que ma pratique de l’art-thérapie représente une approche pertinente des troubles autistiques.

Quels sont les bénéfices attendus par tes patients ?
Même si au départ la demande consiste en une amélioration de l’écriture ou du geste graphique, on attend un mieux-être social voire une rescolarisation si c’est le cas.
Concrètement, comment se déroule une consultation ?
Tout commence par un entretien téléphonique, suivi d’un entretien avec l’enfant et les parents au cours duquel je réalise l’anamnèse (ensemble des renseignements fournis au praticien par le patient ou son entourage sur l’histoire d’un trouble ou les circonstances qui l’ont précédé).
Puis, seule avec l’enfant, nous choisissons le médium avec lequel nous allons travailler.
Quel conseil donnerais-tu aux gens qui y pensent, mais hésitent à sauter le pas ?
Certaines personnes et je pense d’ailleurs à quelques cas d’autismes que j’ai rencontré ont un accès à la parole et à la communication langagière limité.
D’autre part, il ne faut pas mettre de côté l’apport spécifique de l’art-thérapie et la richesse dynamique d’une redécouverte de sa propre créativité.
Enfin comme dans toute thérapie, il s’agit d’un cheminement qu’ils peuvent interrompre quand ils le souhaitent.

Qu’est-ce qui te donne la foi pour poursuivre ton activité ?
Un enfant ayant des troubles autistiques et qui se rescolarise, une jeune fille qui avait perdu ses moyens au niveau scolaire et qui peut maintenant passer des concours…
Ces résultats m’encouragent : je n’ai pas de baguette magique, ça me fait chaud au cœur quand je vois de tels progrès.
Un grand merci à Catherine Ranval Dario d’avoir répondu à nos questions !
Contact :
Catherine Ranval Dario
14, rue Gustave Courbet, 75116 Paris
06 11 53 59 75
Vous pouvez aussi visiter son site :
https://arttherapie-paris.com/
Vous souhaitez en apprendre plus sur l’art-thérapie ?
Voici quelques sites à visiter !
- Fédération française des arts thérapeutes :
https://www.ffat-federation.org/art-therapie - Passeport Santé :
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=art_therapie_th - Formation d’art-thérapeute certifiée par l’État :
https://www.artherapie.com/

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