Découvrir l’univers de Seesaw, c’est un peu comme suivre Alice dans le terrier du Lapin Blanc : on se retrouve brusquement propulsé dans un monde haut en couleur, légèrement sans (sens) dessus-dessous, avec une surprise visuelle à chaque centimètre de papier.
Les couleurs virevoltent ou glissent de nuance en nuance, la composition s’affole, le dessin se déploie. Ce sont des œuvres résolument originales, qui interrogent le regard, et font bouger nos neurones d’une surprise et d’une joie enfantines.
Il devenait urgent pour La Galerie Émergente de creuser un peu les origines de cette inspiration débordante et d’en connaître un peu plus sur ce qui inspire cette jeune artiste parisienne…
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en es-tu venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
Ce sont les cartes pop-up qui m’ont amenées au dessin.
Tout a commencé lorsque l’on m’a offert un livre de David Carter (qui réalise des livres de pop-ups). J’ai adoré son travail : il permet de déployer de nouveaux univers à chaque page, qui deviennent de véritables espaces de jeux et de curiosité.
S’en est suivie la découverte d’Ingrid Siliakus (grâce à ma sœur). Véritable architecte du papier, elle réalise des cartes pop-ups qui me fascinent.
Ingrid Siliakus crée des mondes de papier qui s’ouvrent et se referment. Elle permet à notre regard de déambuler dans des espaces nouveaux, loin des codes de l’architecture auxquels nous sommes habitués. Inspirée par Escher, elle joue du papier et des découpes pour permettre au spectateur de voyager, de s’interroger et d’essayer de comprendre « comment cela peut fonctionner ».
J’ai alors commencé à créer moi-même des cartes pop-ups, à partir de modèles, puis seule, à l’aide d’un logiciel.
Selon l’angle de vue, les perspectives se croisent, changent, trompent l’œil. En jouant avec, tout devient possible : bousculer les espaces, ouvrir de nouvelles façons de voir et d’appréhender notre monde et donner la place au rêve, au jeu et à l’imaginaire.
Quand j’ai commencé mes dessins, je n’avais pas réfléchi à tout cela. Cela « sortait » naturellement, au fil de l’encre. Sur le papier, je laisse mes émotions, mon imagination et mes questionnements ressortir, tout en faisant de cet instant un moment de détente et de plaisir. J’aime l’idée que le spectateur puisse le faire également.
En dehors de mes dessins, je m’amuse à regarder les choses qui m’entourent et à essayer de les voir sous un autre angle que celui qui m’est offert de prime abord, dans le but de les rendre plus ludiques, plus agréables.
Comment travailles-tu ? Quelles sont tes petites habitudes de création, ton rituel ?
La plupart du temps, j’aime me préparer une boisson chaude (café ou thé) et mettre de la musique ou un podcast en fond.
Je m’installe à mon plan de travail et je commence à dessiner. J’aime quand le soleil s’invite à travers la fenêtre mais ça, c’est lui qui décide !
Une œuvre d’art
Trapasie d’Ingrid Siliakus :
cette œuvre reflète bien ce que j’exprimais dans
« les origines de la création ».
L’architecture complexe nous permet de voyager, déconstruit le rapport normé que nous avons au monde qui nous entoure pour venir perturber nos habitudes et nous ouvrir sur une autre façon de voir le monde.
Un livre
Martin Eden de Jack London,
pour la beauté de son écriture.
Cent ans de solitude
de Gabriel Garcia Marquez
(que j’ai paradoxalement trouvé assez difficile à lire), car il me laisse encore cette impression d’avoir réellement voyagé dans ce monde.
Un morceau de musique
Il y en a tellement !
La musique fait partie de ma vie. Elle m’accompagne au quotidien.
Une émotion
Le rire.
Il fait tellement de bien autour de lui.
L’amour, aussi.
Je rajouterai la sérénité, même si ce n’est pas vraiment une émotion.
C’est l’acceptation de ses émotions pour une vie paisible et c’est ce à quoi j’aspire chaque jour.
Bon, ça fait trois, mais en même temps, ce sont les émotions qui font la beauté de la vie, alors dur de n’en choisir qu’une ☺!
Un monument
La cathédrale d’Amiens.
Je l’ai découverte il y a peu et elle me
laisse sans voix chaque fois que je la croise.
On dirait un pop-up géant, avec plein de détails, de perspectives.
Et elle est là, au milieu de la ville.
On la croise sans s’y attendre
au détour d’une rue et
on se laisse surprendre par chaque nouvel angle qu’elle nous offre.
Une ville
Budapest,
pour son architecture très variée, avec multitudes de détails qui sont un régal pour l’œil.
Une saison
L’été
car le soleil adoucit les cœurs,
l’automne
pour la magnifique palette
de couleurs qu’elle nous offre.
En fait, je crois que
chaque saison a son lot
de belles choses :
des montagnes enneigées
aux oiseaux qui chantent.
J’essaye de plus en plus
de prendre le temps
de les apprécier.
Un ingrédient ou un plat
L’aubergine.
Bien cuisinée, c’est une des choses que je préfère.
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