
Les collages d’Émi Pinsan vous entrainent dans un espace-temps qui lui est propre et créé par son intuition et son imaginaire.
On est surpris par la composition de ces endroits familiers qui deviennent soudain étrangers car ils côtoient des univers lointains. On peut se retrouver aspiré par un escalier sans fin ou déambuler le long de quais de gare qui vous emmènent sur un autre continent…quelque soit le voyage, l’artiste vous prend par la main et vous guide vers son univers riche de connu et d’inconnu, rassurant et dérangeant à la fois, mais toujours empreint de poésie.
Émi Pinsan nous éclaire sur le processus d’élaboration de ses univers à travers ce nouveau portrait d’artiste de La Galerie Émergente.
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en êtes-vous venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
La photo est venue à moi assez naturellement, initiée tôt à l’argentique par mon père, passionné de photo.
Fascinée par la possibilité de retranscrire ma vision sur un support, j’en ai fait mes études. Après des années de pratique et d’expérimentation, l’intervention de la peinture sur mes photos a joué un rôle important dans mon évolution artistique. Elle a permis mon émancipation de la photographie réaliste, normative.
De façon plutôt naturelle, la peinture s’est effacée pour laisser place aux collages photos.
Quelles sont vos sources d’inspiration, les artistes que vous admirez ?
Les voyages m’inspirent beaucoup, qu’ils soient en France ou à l’étranger : la découverte de nouvelles villes, architectures, atmosphères, lumières, climats… Le moindre déplacement stimule ma créativité et surtout l’envie de mélanger par le collage des univers géographiquement impossibles.
J’admire :
Gerhard Richter dont la précision de peinture fait croire au premier abord à de la photographie (comme sa série « Nuages »)
Jacques Villeglé et Stephane Stf Moscato, artistes urbains d’époques différentes, tous deux font revivre les affiches dans la rue à leur manière. L’un travail sur les épaisseurs de papier déchiré et le deuxième, au pochoir en les animant par des personnages pour faire passer des messages engagés.
Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos petites habitudes de création, votre rituel ?
Mon travail se divise en 3 phases bien distinctes :
La première consiste à créer de la "matière" : les photos. À chacun de mes déplacements – ou presque – je prends mon Ricoh GR II, un appareil à la fois discret, petit et professionnel. Les photos sont ensuite ajoutées à ma base de donnée, classées pour faciliter leurs recherches (dans des dossiers nommés : « jour », « nuit », « intérieur », « face », « sol », « matière »…etc …).
Pour la phase suivante, il me faut une journée sans impératif obligatoire, sans rendez-vous. J’aime bien aller dans un café en particulier : celui d’un cinéma du 19ème, qui est spacieux, très clair et calme, avec d’énormes baies vitrées par lesquelles je vois le monde s’agiter à l’extérieur. C’est là que je viens m’installer plusieurs heures pendant lesquelles je passe en revue à l’ordinateur l’ensemble de mes photos, jusqu’à trouver les parfaits assemblages qui composeront le collage.
La dernière étape consiste à développer et découper les photos, pour en faire le collage. Au moment de l’assemblage, plus rien autour de moi ne compte, je suis complètement absorbée jusqu’à la révélation du rendu final. Il arrive – assez souvent d’ailleurs – que je m’aperçoive qu’il « manque » des pièces que je n’avais pas anticipées lors la création à l’écran, qu’il me faut alors faire imprimer dans un deuxième temps.
LE PORTRAIT CHINOIS
Émi Pinsan se prête au jeu du portrait chinois culturel… et nous permet d’en savoir un peu plus sur ce qui l’inspire, la caractérise, ou lui fait envie !
Si Émi était…
Une œuvre d’art
Les œuvres de Gilbert Peyre,
pour son humour noir et son utilisation de la récup’
Une couleur
Une émotion
Le calme…
Une saison
L’automne
pour ses couleurs éphémères
Un musée
la Halle St pierre,
fascinée par leurs programmations
Un architecte
Antoni Gaudi, il a décidé de ne pas faire comme les autres
Un voyage
Une ville
Berlin il y a 10 ans,
pour ses lieux alternatifs
Un ingrédient ou un plat
Le champignon de Paris,
je trouve apaisant de l’éplucher
Vous aimeriez en savoir plus sur Émi Pinsan ou sur ses œuvres ?
Posez-nous vos questions, et nous les lui transmettrons !
Retrouvez aussi Émi Pinsan sur Instagram : https://www.instagram.com/em_pinsan/ | @em_pinsan
Et bien sûr, sur la Galerie Émergente :