
Caroline Lazaroo travaille l’image depuis 18 ans ; c’est son travail et sa passion.
D’abord camerawoman, puis réalisatrice, elle s’est finalement naturellement dirigée vers la photographie, ces longues années d’apprentissage professionnel lui permettant de réaliser ses tirages en retranscrivant exactement ce qu’elle a en tête.
La particularité de sa pratique réside dans les lieux qu’elle choisit pour cadre à ses véritables mises en scène photographiques : des endroits abandonnés et caché du grand public, dits Urbex, où elle peut développer avec son complice et alter ego artistique Douxi, les scénarios les plus fous. Tels des décors de films, ces lieux exceptionnels et d’accès difficiles confèrent un caractère unique à chaque prise de vue.
Cette semaine, c’est cette amoureuse de l’image et du cadre qui se prête au jeu du portrait d’artiste pour nous livrer quelques-uns de ses secrets de fabrication.
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en es-tu venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
J’ai commencé à m’intéresser à la photo sur les plateaux télé. Je filmais souvent avec mon appareil photo et par la même occasion je prenais des photos pour le plateau télé, ça m’a donné envie d’approfondir, avec des modèles en studio puis en décors naturels, pour jouer avec la lumière et des lieux inédits.
La mise en scène est arrivée très vite car je voulais créer des histoires dans ces lieux merveilleux. J’ai commencé à chercher des modèles et des habits pour raconter mes histoires, et c’est rapidement devenu une passion.
Je cherche des thèmes et des lieux dès que je peux pour raconter encore et encore mes histoires, des fois seule, et des fois avec la collaboration de Douxi qui apporte une touche inédite à nos photos en commun.
Quelles sont tes sources d’inspiration, les artistes que tu admires ?
Je suis en admiration devant les tableaux de Dali et de Turner. J’aime ce côté fantastique et très dessiné de la peinture de Dali et le combat des éléments, des vagues, de la nature de Turner avec cette lumière caractéristique qui le distingue. Souvent j’essaie de recréer cette lumière diffuse à l’aide de moyens naturels comme le flair ou l’angle de prise de vu.
Je suis passionnée également par le cinéma, et mes photos sont inspirées des films de Tim Burton, par exemple pour les thèmes des Mariées ennemies et de La princesse perdue, (les fantômes qui sont exposées sur le site de la galerie), mais pas seulement.
Pour d’autres séries j’ai pu m’inspirer de films, tel que Mad Max pour une série post apocalyptique sur des femmes sauvages. Le cinéma, la peinture, la photo, la BD (Thorgal par exemple)… Tout m’inspire, les sentiments face aux épreuves de la vie également.
Enfin et surtout, mon fils est une grande source d’inspiration.
Comment travailles-tu ? Quelles sont tes petites habitudes de création, ton rituel ?
Mes méthodes de travail différent selon les thèmes et les envies. J’ai surtout deux façons de fonctionner différentes.
La première : je trouve un lieu inédit et très inspirant pour moi, je vais le photographier pour capter l’atmosphère, puis je cherche une histoire qui pourrait à la fois définir et mettre en valeur le lieu ainsi que mon histoire. Cette dernière a un rapport plus ou moins lointain avec la véritable histoire du lieu, mais les deux doivent être complémentaires, sinon ça ne fonctionne pas.
Puis vient le choix des modèles, des vêtements et des accessoires pour la mise en scène.
Ensuite, il y a l’organisation, car les lieux que je choisis pour mes photos sont difficiles d’accès, voir le plus souvent interdits…
Et finalement, on s’amuse ! On ne voit plus le temps passer et le soir, après le shooting, je rentre souvent heureuse et comblée d’avoir pu retranscrire mon idée sur les photos, c’est magique !
Ma seconde façon de travailler est de partir d’une idée, d’une envie. C’est la méthode la plus difficile car après, il faut trouver l’endroit parfait pour mon idée, ce qui nécessite des recherches et des repérages sur plusieurs semaines voire plusieurs mois…
Mes modèles sont souvent des gens proches de moi et pas des professionnels, car j’ai besoin de saisir des mouvements et des attitudes bien spécifiques de gens que je connais déjà ou, si ce sont des inconnus, il faut que je les rencontre avant pour savoir s’ils ou elles auront le petit truc en plus qui saura rendre l’histoire plausible avec des sentiments vrais. Je parle beaucoup à mes modèles quand je prends mes photos pour les détendre et qu’ils se laissent guider vers ce que j’attends d’eux.
Douxi et moi-même travaillons dans cette ambiance chaleureuse et amicale, ce qui crée des souvenirs inoubliables.
LE PORTRAIT CHINOIS
Caroline Lazaroo se prête au jeu du portrait chinois culturel… et nous permet d’en savoir un peu plus sur ce qui l’inspire, la caractérise, ou lui fait envie !
Si Caroline était…
Une œuvre d’art
La tentation de Saint Antoine
de Dali car je voulais être représentée par une œuvre surréaliste, qui fait penser à nos fantômes.
Une couleur
Le rouge,
car je fonce toujours tête baissée avant de réfléchir, un taureau.
Un livre
Mort sur le Nil d’Agatha Christie,
tout ce que j’aime : un polar, une passion, le voyage. J’adore le film aussi.
Un film
Retour vers le futur.
Fan absolue de la trilogie, des années 50 et de Doc et Marty Mac Flay avec sa DeLorean.
Un morceau de musique
Les Dropkick Murphy’s : I’m Shipping up to Boston,
pour son énergie et sa musique Irlandaise.
Une émotion
L’amour.
La plus belle de toute pour moi.
Un musée
Le musée Dali à Figueres
en Espagne. C’est mon peintre préféré dans un pays que j’adore.
Un architecte
Gaudi.
Je suis fan de ses réalisations toutes en rondeur, en couleur, avec des matériaux du sud comme la mosaïque, ça me fait penser à mes origines.
Un monument
La Sagrada Familia,
en rapport à Gaudi et au divin.
Une ville
Marrakech,
la ville qui m’a le plus dépaysée malgré tous mes voyages à travers le monde pour mon travail. Une ambiance magique et de très bons repas !
Une saison
Le printemps :
promesse des beaux jours, fin du froid, début des robes, légèreté après l’hiver.
Un ingrédient ou un plat
Le bobun,
mon plat préféré que faisait ma grand-mère vietnamienne.
Vous aimeriez en savoir plus sur Caroline Lazaroo ou sur ses œuvres ?
Posez-nous vos questions, et nous les lui transmettrons !
Retrouvez aussi Caroline sur Instagram :
https://www.instagram.com/photographe_lazaroocaroline/ | @photographe_lazaroocaroline
Et bien sûr, sur la Galerie Émergente :
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