Anne-Sophie Llobel dessine et peint avec précision et légèreté un monde de rêveries et de poésie, que lui inspire son regard sur les paysages et l’architecture qui l’entourent.
Elle tisse des liens entre notre monde et celui des rêves, par l’image, le dessin, la peinture, qui semblent s’inviter partout, sur les toiles comme sur les pages des livres. Ses sujets, inspirés par des objets ou des lieux simples, s’imprègnent d’une part de mystère, se transforment sous son pinceau ou son crayon pour prendre leur envol, gagner en beauté ou en légèreté.
Pourtant, on décèle dans ses œuvres la précision du dessin, le travail de l’artiste, et on s’interroge sur les mécanismes de son imaginaire. Anne-Sophie nous apporte quelques réponses, en jouant le jeu du portrait d’artiste de La Galerie Émergente.
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en êtes-vous venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
J’ai commencé à dessiner lorsque j’étais enfant et tranquillement cette activité a pris de plus en plus de place dans ma vie. La peinture est venue naturellement avec. J’ai toujours aimé regarder des œuvres dans des livres, aux musées… Petit à petit, j’ai voulu essayer de peindre moi aussi.
Le dessin est très important pour moi car c’est une façon de m’exprimer au quotidien. Lorsque que j’étais plus jeune je recherchais le « beau dessin », celui bien fini, aux contours bien propres, comme je le voyais sur le travail des autres. Je m’arrachais les cheveux car je n’y arrivais pas, et à force de travail j’ai fini par comprendre que mon style n’était pas celui-là. C’est un idéal mais pour être moi-même, je devais suivre ma voie.
Et depuis j’ai expérimenté de plus belle sur divers supports, en découpant, en peignant, sans crainte de me tromper car l’erreur fait partie de l’apprentissage et crée des fois des hasards heureux.
Quelles sont vos sources d’inspiration, les artistes que vous admirez ?
Mes sources d’inspirations sont vraiment diverses :
Au quotidien : les vieux livres, des objets, des photos… À travers tout ça je recherche des « sensations », comme si l’objet me racontait quelque chose.
Autrement, j’admire le travail du Caravage en peinture, il y a beaucoup de profondeur dans ses œuvres, on pourrait presque rentrer dedans et tourner autour des personnages.
Un autre artiste qui m’a beaucoup inspiré lorsque j’étais au lycée est Robert Rauschenberg. Il fait partie du début du mouvement du pop art et a un travail sur l’image et l’objet qui m’a toujours beaucoup impressionné, car novateur et pourtant très en phase avec son époque.
Et sinon beaucoup d’autres artistes m’inspirent mais la liste serait interminable ; je suis plutôt quelqu’un de curieux et j’aime chercher l’inspiration un peu partout.
Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos petites habitudes de création, votre rituel ?
Je m’isole pour créer une bulle propice à la création. Comme Seesaw, je me prépare un thé ou un café. Dès fois je mets un fond sonore mais alors il faut qu’il soit continu et sans coupure. Des fois c’est un film, je ne vais pas le regarder mais ça me coupe du monde. Autrement je travaille dans le silence absolu.
Je passe beaucoup de temps à tester des choses sur des petits papiers, des brouillons, des vieux livres, ou dans un carnet à dessin. Après je me lance sur de plus grands formats, sur des choses complètement différentes. Je me laisse porter par mes idées, par mes mains, j’arrête de me poser des questions et je fais.
Petit à petit, un bazar général envahi mon bureau, le sol… Bazar que je mets plusieurs jours à remettre en ordre, car j’y ai passé généralement un bon moment et je n’aime pas quitter cette sensation.
LE PORTRAIT CHINOIS
Anne-Sophie se prête au jeu du portrait chinois culturel… et nous permet d’en savoir un peu plus sur ce qui l’inspire, la caractérise, ou lui fait envie !
Si Anne-Sophie était…
Une œuvre d’art
Une toile de Caspar David Friedrich.
J’aime le calme et le silence de son travail. C’est comme un souffle, une respiration.
Une couleur
Du bleu,
c’est une couleur mystérieuse et profonde qu’il est difficile d’analyser
Un livre
Gonzo Highway
de Hunter S. Thompson,
pour la fureur de vivre de cet auteur. Son audace m’a beaucoup inspirée !
Un film
Natural Born killer de Oliver Stone.
Ce film est un mélange des genres sur une bande son terrible ! Et une réflexion sur la société.
Un musée
Un mélange entre un musée d’art classique et un muséum d’histoire naturelle.
Car les deux sont très inspirants.
Un architecte
Antoni Gaudi,
car je trouve que de la magie se dégage de ses bâtiments ! J’aimerai en voir partout ! Je trouve que les villes sont parfois un peu tristes avec leurs bâtiments toujours carrés, droits, impersonnels pour la plupart. Une petite touche de folie ne ferait pas de mal des fois…
Une saison
L’automne,
c’est une saison où toutes les couleurs s’harmonisent entre elles, je trouve.
Un ingrédient ou un plat
Un plat indien,
c’est coloré, subtil, gouteux, varié. Un vrai bonheur !
Vous aimeriez en savoir plus sur Anne-Sophie Llobel ou sur ses œuvres ?
Posez-nous vos questions, et nous les lui transmettrons !
Et bien sûr, retrouvez Anne-Sophie sur la Galerie Émergente :
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