
Annabelle Amory fait partie de ces personnes pour lesquelles l’art est un appel profond qui fait dévier des trajectoires toutes tracées. Doctorante en archéologie, elle se tourne vers la création, qui la tiraille depuis toujours, se construit en autodidacte, et nourrit son univers artistique de sa vie, sa culture, sa singularité.
Le résultat : des portraits de femmes engagées, qui mêlent les mots à l’image, et racontent quelques choses de nos insécurités, tout en révélant la beauté de nos doutes. Avec ce nouveau portrait d’artiste, nous plongeons, comme nous aimons le faire, dans les coulisses d’un imaginaire et de ce qui l’inspire au quotidien…
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en es-tu venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
Depuis toute petite, j’ai toujours été solitaire. Je pense que je me suis vite réfugiée dans mon propre monde. Je créais mes activités toute seule, dans mon coin.
En primaire, j’ai commencé à écrire des petits livres illustrés à propos d’une famille de chats à qui il arrivait des tas d’aventures. Je mettais en place des pièces de théâtre que je montrais à mes parents avec ma sœur. Plus tard, j’ai tout essayé : j’ai écrit des livres, j’ai dessiné des mangas, j’ai fait des courts métrages en stop-motion…
La création a toujours fait partie de ma vie. Pendant mes études, je me gardais toujours du temps pour créer. J’ai même ouvert ma propre entreprise de couture alors que je faisais une thèse… Je cousais des robes, des sacs, des t-shirts… C’était un besoin.
Mais vite, je me suis rendue compte que la peinture était ma passion la plus « stable ».
Quelles sont tes sources d’inspiration, les artistes que tu admires ?
Avec ma formation en histoire de l’art, j’ai un regard plutôt scolaire et professionnel sur les artistes. Certains courants, cependant, me fascinent comme le préraphaélisme, le néoclassicisme et le surréalisme.
Dans l’ensemble, je suis assez classique : je suis admirative de Jean-Léon Gérôme, Théodore Géricault et Eugène Delacroix. J’aime la force de leurs traits de pinceaux. Cependant, je suis bien loin de faire la même chose qu’eux.
Je puise avant tout mes sujets dans ma propre vie, mes expériences, bonnes ou mauvaises et les gens que je rencontre. Beaucoup de mes toiles portent des noms de femmes que j’ai croisées.
Comment travailles-tu ? Quelles sont tes petites habitudes de création, ton rituel ?
Je travaille chez moi, dans mon petit appartement. Je m’y sens bien même si les toiles commencent à remplir tous les coins disponibles.
Pour créer, je pars d’une idée. J’ai généralement le tableau déjà en tête alors je cherche un modèle qui ressemblerait à ce que j’ai à l’esprit. Des fois, c’est l’inverse. J’écume les sites de photos libres de droit et c’est une image en particulier qui me saisit et m’évoque quelque chose. Il arrive que j’aie une idée en tête mais que je sois bloquée car je ne trouve pas de modèle satisfaisant. Dans ce cas, je la mets de côté et j’y reviens quelques temps après.
LE PORTRAIT CHINOIS
Annabelle Amory se prête au jeu du portrait chinois culturel… et nous permet d’en savoir un peu plus sur ce qui l’inspire, la caractérise, ou lui fait envie !
Si Annabelle était…
Une œuvre d’art
Sculpturae vitam insufflat pictura, 1893, de Jean Léon Gérôme.
Depuis que je l’ai étudiée en histoire de l’art, elle demeure ma toile préférée. Evidemment, je ne savais pas que quelques années plus tard, je me lancerai dans une thèse avec pour thème, en partie, les figurines en terre cuite dans l’Antiquité ! Je trouve cette toile tout simplement parfaite ! Cette jeune femme qui peint ces figurines de Tanagra dans son atelier tandis que sa collègue les vend sur la droite de l’œuvre. C’est un bel hommage à l’Antiquité et aux femmes.
Une couleur
Une ville
Athènes.
J’y suis allée de nombreuses fois pour mes recherches lorsque je faisais mon doctorat et j’ai adoré cette ville. Elle est très grande, très polluée, remplie de voitures mais elle est vivante. Elle garde un centre historique authentique avec ses collines boisées ou rocheuses qui donnent des vues vertigineuses sur les alentours.
Une saison
L’automne est ma saison préférée.
Les couleurs sont magnifiques, le soleil est moins chaud et on profite des dernières belles soirées.
Vous aimeriez en savoir plus sur Anabelle Amory ou sur ses œuvres ?
Posez-nous vos questions, et nous les lui transmettrons !
Retrouvez aussi Annabelle sur Instagram :
@amory.art
Et bien sûr, sur la Galerie Émergente :
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