
Adèle Tilouine est une artiste-chercheuse. Son art, qui allie théorie et pratique, a pour résultat des œuvres à la beauté profonde, qui portent l’empreinte tant de la réflexion que du geste de l’artiste, et qui jouent avec les formes cellulaires comme motifs riches de formes et de couleurs.
Et si devant nos yeux se présente tout d’abord un bel objet à contempler, on peut ressentir très vite qu’il y a beaucoup plus autour qu’un simple plaisir visuel : une histoire de concept, de choix, de technique, d’esthétique… Bref, une belle histoire de création !
C’est sur la piste d’éléments de ce récit que vous convie ce nouveau portrait d’artiste ; Adèle Tilouine nous y révèle un peu de l’essence de son processus créatif, riche de curiosité et d’apprentissages, d’influences diverses et de talent.
AUX ORIGINES DE LA CRÉATION….
Comment en êtes-vous venue à peindre, dessiner, photographier… Quel a été le déclic ?
J’ai passé mon enfance à regarder travailler ma grand-mère, Paulette Lecomte, qui était une artiste peintre et sculptrice. La contempler à son travail m’a toujours donné envie. Son beau matériel et ses gestes précis me fascinaient et je rêvais déjà de faire de même.
Par la suite, je me suis intéressée aux études visuelles, c’est pourquoi j’ai étudié l’Histoire de l’Art, l’Histoire et l’Anthropologie. Toutefois, j’ai toujours ressenti le besoin de dessiner, de peindre, de créer des objets, quelque soit le médium, tout en me penchant sur leur étude théorique.
À mes yeux théorie et pratique sont complémentaires et ne sauraient exister l’un sans l’autre. Je poursuis cette démarche pluridisciplinaire en étant responsable d’une galerie d’art en parallèle de ma création artistique.
Quelles sont vos sources d’inspiration, les artistes que vous admirez ?
Si les sources scientifiques, telles que des photographies, des images numériques ou encore des schémas de coupes cellulaires sont cruciales pour mon travail, je puise également mon inspiration de multiples sources artistiques et anthropologiques, de l’art des aborigènes d’Australie aux vitraux médiévaux, du pointillisme au «self-obliteration» de Yayoi Kusama, en passant par la sérigraphie, l’art du mandala ou encore l’orfèvrerie.
J’admire de nombreux artistes, de toutes les époques, je dirais que mes artistes favoris sont Jérôme Bosch, Enguerrand Quarton, Adriaen Brouwer, Vassily Kandinsky, Frantizek Kupka, Maria Helena Vieira Da Silva, Georges Matthieu, Léonore Fini, Zao wou-Ki, Jan Fabre et bien sûr Yayoi Kusama.
Cependant j’admire également de nombreux artistes contemporains, parfois moins connus et je rédige des articles pour promouvoir leur travail sur mon blog personnel, innovisuel : http://innovisuel.blogspot.com/
Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos petites habitudes de création, votre rituel ?
De manière générale, lorsqu’il s’agit de peinture ou de dessin, je me jette directement à mon travail.
Parfois je me documente un peu en amont mais je travaille le plus souvent sans véritablement réaliser de croquis.
Certains médiums, comme le verre et le vitrail, ne permettent pas de travailler de cette manière et en me formant à ces techniques j’ai appris à poser sur papier mes idées quand il le faut.
Lorsque je peins, le rituel est parfois très long car je réalise moi-même la majorité des peintures que j’emploie, à l’aide de pigments broyés avec de l’huile de lin et de l’essence de térébenthine. Cela peut prendre des heures.
Je travaille le plus souvent avec un fond sonore mais qui n’est pas essentiel car une fois que je peins j’entre complètement dans ma bulle et je ne prête plus attention à ce qui se passe autour de moi.
LE PORTRAIT CHINOIS
Une œuvre d’art
Une belle toile abstraite
aux couleurs vives et pleine d’énergie
de Kupka !
Un livre
J’adore les recueils de poésie et j’aime particulièrement
les fleurs du mal de Charles Baudelaire.
Je suis plus particulièrement touchée par le poème l’Albatros, très classique mais extrêmement juste.
Il me parle depuis mon adolescence, moment où j’ai développé un lien affectif très fort pour la poésie.
Une film
Un musée
The Cloisters à New York,
qui est une reconstitution d’un couvent médiéval contenant les restes de quatre véritables couvents français et espagnols médiévaux qui ont été déplacés pierre par pierre pour être réassemblés dans ce musée extraordinaire.
Un architecte
Plutôt qu’un architecte je dirais que j’aime
l’architecture médiévale,
elle me fascine !
Je suis toujours sidérée devant une cathédrale et je retombe en enfance devant les châteaux.
J’ai une affection toute particulière pour les châteaux de la vallée de la Loire tels que Chinon, Azay-le Rideau, Loches, Amboise, Ussé, Saumur, Chenonceau, Langeais, etc.
Un voyage
Un tour du monde
me semblerait le voyage idéal ! J’ai eu la chance de beaucoup voyager enfant et de découvrir de nombreuses cultures, notamment en Inde, au Népal, au Japon, dans de nombreux pays d’Europe, au Liban, au Canada, aux Etats-Unis, etc.
Non seulement je souhaiterais y retourner mais je voudrais en découvrir encore d’avantage !
Vous aimeriez en savoir plus sur Adèle Tilouine ou sur ses œuvres ?
Posez-nous vos questions, et nous les lui transmettrons !
Et bien sûr, retrouvez Adèle sur la Galerie Émergente :
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